Résumé des 7 premiers jours de trek (sur 21 jours) au départ de Jiri jusqu’au camp de base de l’Everest, en passant par le Kala Pathar. Normalement, les treks pour le camp de base de l’Everest se font au départ de Lukla (environ 14 jours). Pour cela, les touristes prennent l’avion à Kathmandu pour rejoindre Lukla, avant de commencer. De mon côté, je me suis rajouté une semaine de trek, je viens donc juste d’arriver à Lukla. Si j’ai choisi de rallonger le trek de 7 jours de marche sans prendre l’avion (oui 7 jours de marche à travers la montagne au lieu de 25minutes de vol), c’est pour emprunter l’ancienne route qui mène à l’Everest, celle que prenaient les sherpas avant qu’il soit possible de rallier Kathmandu à Lukla par voie aérienne.
Résumé des 7 premiers jours : 46 heures de marche pour environ 7000m de dénivelé positif (en réalité, on monte une montagne pour ensuite la redescendre et ainsi de suite…). Je suis passé par toutes les situations possibles : hautes montagnes, forêt, boue, dénivelé interminable, tempête de neige, pluie, grêle, soleil et froid. Ce chemin pour le camp de base est tellement peu emprunté que j’ai croisé seulement trois touristes en une semaine. J’ai croisé des petits villages Népalais, plusieurs écoles et des temples Indous comme Bouddhistes.
Il faut noter que j’ai réalisé cette expédition seule, sans guide et sans porteur. Les premiers jours furent très difficiles car j’avais avec moi l’ordinateur ainsi que tout le matériel de photographie (soit environ 18 kilos de lest à travers les montagnes pendant 7 jours).
Arrivé à Lukla, j’ai pu m’alléger un peu, sinon il aurait été très difficile de monter au camp de base à 5350m et au Kala Pathar à 5600m. Par exemple, le troisième jour je suis redescendu à 1600m pour moins de 20heures plus tard être remonté à 3600m et me retrouver dans une tempête de neige avec brouillard et pluie, la montée fut juste interminable. Pour passer la nuit, j’ai croisé plein de villages sympathiques et j’ai toujours trouvé un endroit où passer la nuit. La plupart du temps, il n’y avait pas d’électricité, pas d’eau chaude (voire pas d’eau du tout) et les nuits étaient froides car rien n’était isolé ni chauffé. En ce qui concerne l’argent, il n’était pas possible d’en retirer pendant une semaine, il fallait donc prévoir assez car tout se paye en liquide. Or, je n’avais pas prévu assez, j’ai donc dû me priver, notamment les jours 5 et 6 où j’avais marché 10heures chaque jour : je n’ai pas pu manger à midi (juste des biscuits), pareil pour l’eau que j’ai vraiment dû consommer au minium. En effet, l’eau n’est pas potable et l’eau chaude est payante.
Gros point négatif : j’ai fait une chute d’assez haut le deuxième jour en voulant couper le chemin dans la montagne. Par chance, cela n’a pas été grave et ça ne m’a pas empêché de continuer : une petite entorse au doigt et une égratignure au genou. J’ai essayé de prendre ça avec philosophie en tirant leçon de cette erreur pour m’améliorer par la suite.
Les derniers jours, je ne sentais même plus le poids du sac sur mon dos et j’avais vraiment pris un gros rythme de marche qui m’a permis d’arriver avec 6 heures d’avance à Lukla. J’ai croisé plusieurs guides et sherpas. Ils semblaient assez étonnés que j’ai commencé mon trek depuis Jiri, sans porteur ni guide. Ça m’a donné la pêche pour la suite ! Demain je prends mon premier jour de repos, je laisse l’ordinateur et quelques habits. La suite de la montée risque d’être assez facile du coup (enfin à voir ^^).
Note à moi-même : A Lukla avant de grimper plus haut, penser à acheter crème solaire, lunettes, casquette, gants, bâton de marche et purificateur pour l’eau (oui je ne suis pas encore trop équipé^^). Même si certains moments furent très difficiles, la nature me le rend tellement bien ici que le soir j’oublie tout directement et je souhaite juste commencer à grimper plus haut.
Malheureusement, quelques jours après être arrivé à Lukla, j’ai continué deux jours mon trek avant de devoir faire demi-tour à cause du Coronavirus… Le Népal est passé en confinement total et impossible de continuer, j’ai du être rapatrié en France. Une grosse déception pour moi, mais je relativise car c’est le même problème pour tout le monde un peu partout.
Par Alexandre Bauer, Photographe sur Clermont-Ferrand (63000), France.